Vive le Printemps !

Ah, quel plaisir de sentir mon poil chauffer sous les rayons du soleil !
Quelle douce caresse que celle de l’astre solaire sur mes paupières fermées,
Alors que mes oreilles sont charmées par le chant des mésanges,
Qui, répondant à l’appel de l’amour, rassemblent parmi le vert feuillage
Les brindilles et morceaux de mousse qui constitueront leur nid.
Si j’ouvrais les yeux, je serais ébloui par cette lumière si blanche
Qu’on pourrait penser qu’elle brille pour la toute première fois.
Passant à travers les pollens et les ailes des insectes,
Elle diffracte en mille arcs-en-ciel, multipliant à l’infini les couleurs
Des fleurs juste écloses, déployant leurs pétales aux nuances virginales.
La Vie est là, dans chaque brin d’herbe, dans chaque bourgeon,
Si forte que je croirais entendre le coeur de chaque plante
Battre à l’unisson et en cadence avec le mien.
Chaque senteur, chaque molécule odorante qui chatouille mes narines
Apporte la promesse d’un élan nouveau,
D’une foi toujours renouvelée en un avenir plus beau.
Le poil brûlant, je m’étire pour capter le maximum de rayons,
Alors que j’entends le Printemps lui-même qui scande mon nom :
“ Wallace ! Wallace ! WALLACE !!! Où es-tu planqué, bon sang ?
Ah, mais que fais-tu caché sous ce radiateur ?
Allez, hop, on sort faire un tour, viens-là que je te mette ton manteau ! “
Misère... c’est pas le Printemps, c’est mon humaine, la laisse à la main, qui tire sur mon collier pour me faire sortir de sous le radiateur... elle a déjà mis sa polaire, ses bottes, et son écharpe,
et si elle n’avait pas aussi ses gants préférés, ceux en cuir italien doublé cachemire, je crois bien que j’attraperais entre mes crocs la main assassine qui vient de tuer mon rêve...
Allez, foi de Scottish, je suis bien obligé de faire honneur à mes ancêtres, qui, eux, ne connaissaient de l’été que le souffle tiède d’une brise humidifiée par la dernière averse.
Mais quand même, y-en-a-marre, non ?
M’étonnerait pas que je tombe sur une ou deux plaques de neige cachées ici ou là, en forêt, empêchant même les narcisses de sortir de terre.
Allez, les poilus, ciao, et surtout, attendez un peu avant d’aller vous faire toiletter !
On nous promet même quelques flocons pour la semaine prochaine, dans certaines régions !
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